Quantcast
Channel: Les débats du dd » démocratie
Viewing all articles
Browse latest Browse all 10

Alimentation verte et démocratie écologique: qu’en disent les étudiants ?

$
0
0
Photo Émission #6

Affiche de l'émission de radio "Le 3ième coté de la médaille" consacrée en partie aux débats du DD sur le campus de l'UTT de Troyes

Les débats du DD n'auraient pas été de vrais débats sans la participation de nombreux étudiants avant, et pendant les débats. Leurs contributions ont été nombreuses, une émission de radio a même été consacrée aux deux sujets qui nous intéressaient cette année. Alors, quel regard portent-ils sur l'alimentation et la démocratie de demain ?

Sciences-Po, Les Mines Paritech et une vingtaine d'autres écoles étaient partenaires des débats du DD 2013. Avant le jour J, Olivier Côté, candidat à la double maîtrise en environnement à l'ides-UTT de Troyes et animateur d'une émission de radio dédiée à l'environnement sur son campus, a restitué les conclusions d'un pré-débat organisé autour du sujet dans l'émission suivante :

A Sciences-Po, les étudiants ont réfléchi à la notion de démocratie écologique, et ont pu faire part de leur point de vue dans la tribune suivante.

Aux Mines PariTech, plusieurs travaux ont été réalisés en binômes pour réfléchir aux questions d'alimentation. Parmi les dizaines de contributions reçues, plusieurs sujets sont revenus sur le devant de la scène, prouvant par la même de la volonté de trouver des solutions alternatives au système de production agricole actuel.

Parmi les solutions les plus fréquemment citées pour résoudre l'équation agricole du futur, citons les circuits courts et la promotion de lieux de production plus proches des lieux de consommation. Augmentation des coûts de l'énergie, du coût des transports et pollution de toute sortes incitent à imaginer d'autres modes d'organisation. Parmi les initiatives souvent citées en la matière, citons les AMAP, La Ruche qui dit Oui, Terre de Liens.

Dautres estiment qu'il est urgent de changer de paradigme et passer de “l’agro-économie” à “l’agro- écologie”: "L’agro-économie qui focalise ses efforts sur la mise en marché des denrées alimentaires, laisserait place à l’agro-écologie qui favorise le respect de la nature. L’agro-écologie encourage des pratiques culturales qui respectent les cycles naturels des sols, économisent les apports en eau et en intrants, favorisent la biodiversité en sélectionnant les variétés les plus adaptées aux terres cultivées et en organisant des rotations, réhabilitent les savoir-faire traditionnels, et tout cela sans altérer la rentabilité économique de l’exploitation et parfois même en l’améliorant" plaident Julie Decoueon et Estelle Vitt. Parmi les initiatives citées dans les travaux réalisés par les étudiants, citons le zaï, la permaculture, l'agroforesterie, la pisciculture durable.

Toujours dans cette logique, d'autres insistent sur le besoin de préserver la biodiversité agricole: "c’est en réintroduisant des variétés locales anciennes, et mieux adaptées aux sols et aux climats que l’on pourra réduire les intrants. C’est en redonnant le goût de ces mêmes variétés locales aux riverains que l’on réduira le bilan carbone de l’industrie agroalimentaire" par exemple Maheri IMBIKI.

Marie Dutertre et Sawsen Ayari-Pouliquen estimants pour leur part que le client, roi, doit être un relais de taille auprès de l'industrie agro-alimentaire: il faut "inciter les citoyens à modifier leurs comportements alimentaires, en les sensibilisant ou en guidant leur consommation vers des produits plus verts et plus sains via des dispositifs fiscaux". Encore faut-il sensibiliser le consommateur, et ici le travail des Colibris a été cités par certains, tout comme l'exemple des Dabbawallahs en Inde.

Autre solution souvent citée: la consommation d'insectes. Francois Lafargue a été cherché quelques chiffres à ce sujet:  "pratique courante pour des populations d'Asie, d'Afrique, d'Amérique Centrale et d'Amérique du Sud, c'est une source bon marché et durable de protéines qui joue un rôle majeur pour la sécurité alimentaire" rappelle-t-il avant de préciser que "2086 espèces sont mangées par 3071 groupes ethniques dans 130 pays. Ce qui fait que les insectes sont mangés dans 80% des pays du globe". La consommation d'insectes dans les pays occidentaux restant marginale, l'étudiant a usé de nombreux argument pour montrer que cette option était aussi plus viable pour l'environnement: "pour 10 kg de nourriture (déchets de l'industrie agroalimentaire) donnés aux animaux pour produire de la viande, on obtient 1 kg de bœuf, 3 kg de porc, 5 kg de poulet et 9 kilos de sauterelles. De la même manière,  75% de la masse de la sauterelle est mangeable alors que ce taux est de seulement 21% pour le poisson. L'espace nécessaire et les besoins en eau sont également très inférieurs pour l'élevage d'insectes comparé à l'élevage traditionnel de bétail pour produire la même masse de nourriture. La production de 150g de viande de sauterelle nécessite très peu d'eau tandis que 3290 litres d'eau seront nécessaires pour la production de la même quantité de viande de boeuf."

Pour Aurélie Lett et Laurène Job, il existe actuellement trois grands axes de politique alimentaire durable (le choix des produits - bio, locaux et de saison, sans conservateurs ni huile de palme, etc., le développement d'innovations environnementales et sociales - type AMAP, La Ruche qui dit Oui, Disco Soupes qui permettent de lutter contre le gaspillage alimentaire, et la collaboration à tout niveau de la chaîne de production - en prêtant main forte aux agriculteurs ou en créant des magasins collaboratifs pour impliquer les consommateurs dans la distribution des produits à un prix juste pour chacun) qui s'illustrent "par des initiatives dispersées, pour une transition en douceur, sous le signe du pragmatisme et du ludique (...) poussées par une démocratie en action". Mais les jeunes femmes lancent une idée pour aller plus loin: la mise en place d’un service agricole, qui reprenne les principes du service militaire, et qui serait obligatoire pour chaque nouvelle génération. "Cela permettrait de sensibiliser les générations futures aux problématiques environnementales liées à l’agriculture, tout en la replaçant au cœur de nos vies" expliquent-elles.

L'alimentation de demain n'a qu'à bien se tenir ! N'est-ce pas ?



















Viewing all articles
Browse latest Browse all 10

Latest Images

Trending Articles





Latest Images